CLARA COUSINEAU ET MARION PAQUETTE x JOSÉPHINE RIVARD

Entrevue Joséphine Rivard
Art Clara Cousineau et Marion Paquette

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Arrêt sur image, demi-mesure, projection vidéo, durée 14 min

 

C’est durant l’hiver 2019 que la famille Cousineau fait l’acquisition du garage Transmission A-1 (2000) Inc. dans le but d’y développer un projet pour la communauté artistique d’ici et d’ailleurs. Quelques mois plus tard, au bout d’un cul-de-sac coin Des érables et Masson, se dresse Espace Transmission, lieu de mécanique générale en voie de devenir lieu de création, de diffusion et d’expérimentation.

Ce geste posé est symptomatique d’une évidente réorganisation; le monde de l’art au Québec se renégocie et s’ouvre sur de nouvelles avenues, moins standardisées, plus fluides. Bien que le phénomène ne date pas d’hier, la communauté artistique se positionne de plus en plus en faveur d’une redéfinition institutionnelle, et les relations établies entre création et diffusion, même au sein d’un réseau fortement systématisé, font face à une remise en cause. S’inscrivant dans une lignée de modèles alternatifs, Espace Transmission désire rafraîchir la notion de lieu de création, d’exposition et de diffusion dans une intervention spatiale et institutionnelle particulièrement révélatrice.

La collaboration entre les artistes multidisciplinaires Clara Cousineau (cofondatrice d’Espace Transmission) et Marion Paquette jaillit des suites d’une année trouble, durant laquelle notre conception spatio-temporelle de la création et de la collaboration a subi une reformulation complète. Symboliquement, leur projet d’exposition, nommé demi-mesure, réfléchit à l’idée d’une nouvelle norme, et à la distanciation qui s’active et se module à travers le quotidien. Le duo explore l’aspect transitoire du lieu qui n’a pas encore été transformé, et inaugure de ce fait le mandat mouvant d’Espace Transmission. D’abord par correspondance, Clara et Marion ont répondu à une envie de mettre en commun leur vocabulaire et leur esthétique, puis ont entamé une résidence de plusieurs mois dans l’immense salle de l’ancien atelier mécanique, pour finalement présenter en septembre le fruit de leur collaboration au public. 

Au lendemain du confinement, l’exposition demi-mesure propose l’idée d’une distance convergente et synergique. Les artistes ont œuvré à la création d’installations sculpturales et textiles, qu’elles activent par le biais de performances dont la documentation se présente sous la forme d’une vidéoprojection dans l’espace d’exposition. Dans une savante réflexion sur notre relation à l’autre et sur les tensions qui en émergent, demi-mesure matérialise une poésie de la distance.

Arrêt sur image, demi-mesure, projection vidéo, durée 14 min

 

JR. Clara, j’aimerais que vous me parliez de la genèse du projet, et de vos intentions, à votre famille et vous, quant à l’acquisition de cet ancien garage qui deviendra Espace Transmission sous peu. Que représente ce nouveau terrain des possibles pour la famille Cousineau?

CC. Lorsque ma famille et moi avons fait l’acquisition du garage, le but du projet était d’abord de faire profiter d’un lieu marginal et expérimental à la communauté artistique. Suite aux rénovations des lieux, nous souhaitons que Espace Transmission deviennent un espace de studio partagé, empreint d’une synergie organique entre expérimentation, création et exposition. La formule n’est pas tout à fait fixée en ce moment; mais ce qui prime, c’est l’idée d’un espace multidisciplinaire qui a pour volonté de créer une connivence entre les ateliers d’artistes et les espaces d’expositions. Au travers d’une programmation diversifiée, nous désirons façonner un lieu d’expérimentations. 

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Vue du garage sous sa première version, capture d'écran, Google Street View, 2012

 
 

JR. C’est intéressant de ne pas vouloir définir le mandat du lieu dès le départ. J’y vois une réelle envie de s’arrimer à la communauté artistique, de prendre le pouls des artistes et de tous ceux qui travaillent dans le milieu culturel qui gravitent autour de vous.

CC. Oui c’est inévitable. Les premiers collaborateurs vont décidément participer à la l’élaboration du lieu, à sa vocation. On veut construire un espace à l’image des artistes avec qui nous développerons le projet. On aimerait éventuellement avoir une programmation de soirées récurrentes, des projets à long terme, ce qui nous permettrait d’aller toucher du financement plus ciblé. On ne souhaite pas être un centre d’artistes, mais on ne veut pas être une galerie commerciale non plus.

MP. Pour moi, ce qui va déterminer la particularité du lieu, c’est le pont entre les ateliers d’artistes et les espaces d’expositions. C’est l’esprit de communauté qui va faire qu’Espace Transmission va avoir la capacité de se régénérer, d’être un incubateur pour les artistes qui y gravitent. Les artistes en atelier pourront aller directement expérimenter leurs œuvres dans l’espace, les manipuler, les photographier, mais aussi participer à la vie communautaire, échanger, s'entraider, etc.


JR. Pour faire écho à ce que vous dites, il est difficile de ne pas penser aux passages de certains espaces alternatifs, excentrés et autogérés à Montréal comme Vie d’Ange et Calaboose; des lieux qui ont connu une courte vie, mais qui ont sans aucun doute marqué le paysage culturel de la ville. Est-ce que vous vous reconnaissez là-dedans, dans ce genre de mission et de fonctionnement indépendant?

CC. Oui, vraiment! Il est certain qu’on se situe dans une mentalité similaire. Dans certains cas ces lieux d’exposition sont loués ou prêtés et ils se retrouvent dans une position précaire. En tant que propriétaires de l’espace, notre volonté est certainement de pérenniser une vie artistique autant que possible. L’équipe de Vie d’Ange a réalisé de grandes choses, dans le temps qui lui était alloué. Il va de soi que Espace Transmission souhaite reprendre le flambeau de ce genre d’espace alternatif. Spatialement, il y a aussi des similitudes: c’est un garage, l’espace est brut, et on s’éloigne considérablement du white cube

En tant qu’artistes émergentes, la création de son propre terrain de jeu par rapport à l’institution est une manière de démocratiser son travail et de le glisser dans le paysage culturel.

JR. Effectivement, pour les artistes et le public, les espaces marginaux qui se détachent de l’esthétique aseptisée du white cube sont de plus en plus conséquents au discours institutionnel. À ce propos, Clara et Marion, vous portez assurément plusieurs chapeaux: artistes, entrepreneuses, travailleuses culturelles. Quel est votre rapport à l’institution artistique au Québec? Est-ce que le développement d’un projet comme Espace Transmission est le reflet d’une prise de position par rapport à celle-ci?

CC. C’est certain qu’à Montréal, le monde de l’art est systématisé. Il y a une structure mise en place qui comprend les galeries, les centres d’artistes, et les musées, mais il n’existe pas beaucoup de lieux à cheval entre ces fonctions. Avec Espace Transmission, on souhaiterait composer avec des frontières fluides. Étant en période d’attente pour la transformation du lieu, dans un contexte comme celui de la pandémie, Marion et moi avons saisi l’opportunité d’investir l’espace dans son état initial.

MP. En tant qu’artistes émergentes, la création de son propre terrain de jeu par rapport à l’institution est une manière de démocratiser son travail et de le glisser dans le paysage culturel.

CC. Pour le moment, Espace Transmission nous permet une temporalité et une expérimentation directe. C’est une manière pour nous de déboucher sur des avenues grâce à l’autogestion dans le monde de l’art, autrement que par les circuits officiels. 


JR. Surtout que les circuits alternatifs ont prouvé plus d’une fois leur importance et leur nécessité dans le monde de l’art! Ils permettent souvent aux artistes de se détacher du rythme systématisé des institutions, et d’enrichir leur parcours avec des événements de moins grande ampleur, mais plus significatif pour le développement de leurs réflexions. Ils sont plus propices aux rencontres, aussi. 

CC. Je trouve personnellement que ce sera rafraîchissant d’avoir ce genre d’espace et de programmation à Montréal. Les lieux d’expérimentations plus libres et plus poreux sont d’autant plus pertinents pour les artistes émergents, comme nous. 

Vue d’installation commun extensible, chaises en acier, cordes élastiques, craies, vinyle, serviettes vernies, fil de fer, mouth piece, sous-verres H.31” x L.196” x P.96”, crédits photo alignements + Clara Cousineau

 

JR. Avec ses vastes espaces, Espace Transmission se manifeste comme un laboratoire fécond. Nul doute que l’ancien garage, avec ses hauts plafonds, ses murs de béton et ses grosses portes, vous offre une multitude de possibilités de création, et probablement moins de contraintes de temps et d’espace. De nouveaux défis doivent toutefois émerger dans vos pratiques. Est-ce que l’espace a modifié votre façon de travailler, de créer?

CC. Nous avons acquis la bâtisse au printemps 2019, mais je m’y suis installé un atelier peu avant l’hiver 2020. J’ai dû assimiler tranquillement l’étendue du garage, c’est très imposant! À vrai dire, quand j’ai commencé à travailler ici, j’étais envahie par la grandeur de l’espace. J’étais incapable de faire quoique ce soit de grand. J’ai, au contraire, eu le réflexe de commencer une production de petites choses, de petits objets, comme si la grandeur du lieu provoquait chez moi une création tout à fait inverse. C’est dans le cadre de ma collaboration avec Marion qu’on a commencé à exploiter l’espace dans toute son étendue. C’est une chance de pouvoir créer ici, c’est comme une longue résidence où on peut s’étaler, expérimenter et laisser mûrir. 

MP. Dans le cas de demi-mesure, le temps et l’espace sont intimement liés. Dans un contexte «normal» ou «non pandémique», le projet aurait pu s’étaler sur une période beaucoup plus longue. Le temps d’arrêt imposé par la pandémie nous a permis de prendre des risques et d’expérimenter de nouvelles avenues, ce qui a mené au déploiement d’un très grand projet!

JR. Vous avez donc créé le projet d’exposition demi-mesure, une fusion inédite de vos deux pratiques, entre la sculpture, l’installation, et la documentation performative. Comment est née cette collaboration?

CC. Nous avons entamé un processus collaboratif autour du 20 février 2020. Notre première idée relevait simplement de l’envie de travailler ensemble. Il y avait déjà des similarités, esthétiques, quelques connexions tangibles. En prenant le pouls de nos pratiques respectives nous avons imaginé une structure modulable, puis plusieurs idées ont découlé de ce premier jet.

MP. Oui, au début, il était question d’un rideau de douche! (Rires) Clara m’a dit «Regarde mon beau rideau de douche! Ça te tente de collaborer?»

CC. C’est vrai, j’ai approché Marion avec un rideau de douche quadrillé qui me faisait penser à son travail! (Rires)

MP. Après avoir répondu à des appels de dossiers, on a structuré nos intentions pour finalement se retrouver ici, à Espace Transmission. On avait, évidemment, des idées complètement différentes de celles qui habitent l’espace en ce moment. Entre l’objet initial et nos créations actuelles, il y a eu une grosse phase de rencontre et d’explorations. Pendant le confinement, on a collaboré à distance, on s’envoyait du matériel, des images, on alimentait notre collaboration. Finalement, on a intégré au cœur du projet l’idée de la distance. 

1. Vue d’exposition, écoute tactile, 2 impressions jet d’encre sur Lasal lustre, laminé sur composite d'aluminium, H.20” x L.27“, crédits photo alignements + Clara Cousineau
2. Arrêt sur image, demi-mesure, projection vidéo, durée 14 min

 

JR. Quelle est votre méthodologie de travail, de création?

CC. On a d’abord conjugué des aspects de nos pratiques, par exemple les objets chez moi et le textile chez Marion. Nos considérations conceptuelles et graphiques se répondaient déjà, il était donc naturel pour nous de les arrimer. En collaboration, il y a souvent une zone de compromis, mais je n’ai pas l’impression qu’on a vraiment eu à en faire! Les liens entre nous étaient palpables, artistiquement et humainement. 

JR. Je comprends donc que le confinement a eu une incidence positive sur votre projet; il a carrément été le moteur d’une production créatrice, étendue dans le temps et l’espace. Le monde en suspens vous a permis d’exploiter cette nouvelle dimension à laquelle vous avez rarement eu accès, c’est exact?

MP. La création demande une disponibilité mentale qui peut être difficile à atteindre dans un quotidien fragmenté par plusieurs sources de stress. En ce sens, le temps d’arrêt imposé par la pandémie nous a été favorable. Aussi, en tant qu’artiste l’isolement est un état auquel nous devons faire face quotidiennement. C’était donc une chance pour nous d’utiliser notre temps pour créer et réfléchir de manière autonome. 

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Arrêt sur image, demi-mesure, projection vidéo, durée 14 min

 

JR. Je remarque rapidement dans vos installations la présence d’une dualité qu’on peut qualifier de dynamique et de relationnelle, mais complètement ancrée dans un rapport de distanciation. L’œuvre collisions souples (2020) exemplifie d’ailleurs cette connexion antinomique où la table prescrit un éloignement entre vous, mais nécessite votre participation simultanée. Vous me disiez justement que l’idée de la distance a vite fait partie du cœur du projet, est-ce que c’est une façon pour demi-mesure de répondre au climat social?

CC. En effet, l’idée de la distance a rapidement pris une place importante dans notre processus d’idéation, de la conception du projet jusqu’à nos expérimentations dans l’espace. L’expérience collaborative dans un contexte pandémique a suscité de profondes réflexions sur le rapport à l’autre et l’importance du partage.

MP. Il est évident que les artistes ont dû revisiter leurs pratiques face aux nouveaux enjeux sociaux disloqués par la pandémie, et tout ce que ça génère. L’intégration de la «nouvelle norme» est centrale dans la définition du projet.


JR. J’aime bien l’idée d’une «nouvelle norme», comment s’inscrit-elle dans demi-mesure précisément?

MP. La nouvelle norme c’est justement ces nouvelles manières d’exister, de se comporter et d’interagir avec son environnement en contexte de pandémie. L’exposition demi-mesure prend le pouls des effets que ces mesures provoquent dans nos quotidiens. C’est sous l’aspect d’une dynamique de négociations et d’un partage d’expérience que l’univers se déploie. On explore les tensions, les dynamiques d’opposition, et de complémentarité.

La collaboration est comme une valse, il s’agit de trouver un point d’équilibre.  Au final, on a voulu rassembler deux moitiés opposées qui par leur union créent un tout.

JR. Marion, vous explorez le potentiel de la «condition d’entre-deux» dans votre pratique, soit la jonction de deux polarités distinctes, et des effets possibles que peuvent produire ces croisements. Similairement, Clara, vous faites référence à la notion de hasard, et de la capacité du fortuit à générer un sens nouveau. On décèle clairement ces deux notions dans le contexte collaboratif de demi-mesure, à savoir l’entre-deux et le hasard, en ce sens où vos associations esthétiques et chorégraphiées produisent  un dispositif de rencontre surprenant.

Par exemple, l’œuvre performative commun extensible (2020) joue avec les thèmes de l’affrontement et de la dépendance, deux idées qui paraissent paradoxales, mais qui insistent sur cette relation singulière qui vous unit. Dans un genre de combat chorégraphié, vos accessoires disparates (chaises, craies, cordes et nœuds) sont témoins d’actions méticuleuses et vos mouvements aboutissent à une synergie palpable. La confrontation devient finalement un moyen de communication; est-ce ainsi que vous le concevez?

MP. Oui, la condition d’entre-deux et la rencontre d’éléments fortuits sont vraiment présentes dans le projet, c’est certain. Je crois que cela nous permet de trouver des points de convergence. La démarche dans l'ensemble est à la recherche d’un équilibre qui se traduit d’abord par la mise en place d’un univers noir et blanc. Dans chaque installation la couleur se présente au cœur des négociations comme agent unificateur.

CC. Ce qui m’attire dans le fait d’agencer des choses qui ne fonctionnent pas nécessairement ensemble c’est justement cette zone d’ambiguïté qui me permet d’aller trouver une nouvelle essence. Avec l’œuvre commun extensible (2020), on a voulu transformer l’expérience statique liée à l’objet de la chaise en un accessoire dynamique et mobile, voire sportif. 

JR. Mais la notion de «demi-mesure», en ce qu’elle évoque cette condition d’entre-deux, peut aussi reconduire quelque chose de négatif, non? On y retrouve intrinsèquement l’idée du compromis, de l’inconfort, de l’incomplet… 

CC. Oui, en effet, demi-mesure évoque l’incomplétude, mais réfère tout autant à la complétude. La collaboration est comme une valse, il s’agit de trouver un point d’équilibre.  Au final, on a voulu rassembler deux moitiés opposées qui par leur union créent un tout.

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Arrêt sur image, demi-mesure, projection vidéo, durée 14 min

 

Dans la rencontre du noir et du blanc, c’est la zone grise qui devient génératrice de sens, une idée explorée dans l’œuvre de nature intérieure (2020), au cœur de laquelle la couleur verte incarne cet intermédiaire, ce point d’équilibre où la jonction des deux entités évolue vers une nouvelle essence, voire un nouveau monde. Cette installation performative, point d’orgue du parcours expositionnel, concrétise l’idée de l’espace combinatoire inhérente au projet demi-mesure. La mise en scène complexe du processus de transformation de l’espace physique et numérique guide le public vers de nouvelles lectures, en brouillant au passage l’agentivité de chacune des couleurs utilisées. Cette dernière, agencée aux mouvements ludiques de Clara et Marion, permet de comprendre finalement l’œuvre comme une exploration curieuse de notre rapport à l’Autre, celui qui s’oppose, celui qu’on efface, mais surtout celui qu’on devient.

La documentation vidéographique des installations performatives est fondamentale. Projetées dans la mezzanine d’Espace Transmission, ces images en mouvement résolvent chacune des œuvres rencontrées, encourageant les va-et-vient entre l’écran et la salle principale. Grâce à un montage esthétisé et minutieux, deux personnages s’amusent, s’affrontent, et s’observent dans une gestuelle qui exacerbe le potentiel expressif d’un tel vocabulaire. L’expérience de demi-mesure est somme toute tentaculaire; elle s’active d’un point de vue performatif et spatial, mais également dans le déjouement de cette perception relationnelle qui occupe notre nouveau quotidien. De nouveaux dispositifs de rencontre sont suggérés, et la communication devient rituelle. 

1. Vue d’installation, à temps plein, sable, mdf, baguettes de bois, peinture acrylique et objets de verre trouvés, H.15” x L.5” x P.5”, crédits photo alignements + Clara Cousineau
2. Détail d’installation, commun extensible, chaises en acier, cordes élastique, craies, vinyle, serviettes vernies, fil de fer, mouth piece, sous-verres, H.31” x L.196” x P.96”, crédits photo alignements + Clara Cousineau
3. Détail d’installation, de nature intérieur, peinture, outils de peintre, ruban de masquage, bois, coton, dimensions variables
4. Vue d’installation, collision souple, vinyle, mdf, table de bois trouvée et coupée, contreplaqué, dalles en mousse, H.10” x L.137” x P.37”, crédits photo alignements + Clara Cousineau

 

ARTICLE PUBLIÉ EN SEPTEMBRE 2020

Isabelle Benoit